NAISSANCE DE REGARD’ELLES
Regarder pour comprendre, comprendre pour évoluer ou simplement pour garder les yeux ouverts sur la marche de notre société. Car il est plus que temps que les choses changent enfin et que l’on cesse de crier à l’hystérie des féministes et à la violence des activistes alors que les unes et les autres se contentent d’alerter sur des injustices iniques et sur la mort de femmes parce qu’elles sont nées femmes.
Ce blog s’adresse donc à toutes et tous, homme ou femme, qui se posent des questions sur les changements de civilisation, en gardant à l’esprit que la relation femme/homme évolue tout en restant l’endroit où se nouent les équilibres précaires d’une société qui ne sait plus très bien où elle va dans une période de grand doute où l’épée de Damoclès du réchauffement climatique nous menace et accentue violemment les inégalités à travers le monde car comme dans toutes crises les plus vulnérables restent en première ligne.
Lorsque j’entends hurler au crime majeur de la féminisation de la société, je reste interloquée. Que les femmes en luttant pour prendre leur place dans le monde et en le faisant savoir induisent des modifications, c’est une évidence mais de là à craindre une destitution du mâle ! Féminicides, discriminations, harcèlements, violences faites aux femmes dans la sphère privée comme dans la sphère professionnelle ou publique, écart de salaires… nous démontrent s’il le fallait que juste l’égalité ne reste encore qu’un objectif à atteindre.
Regard’elles se propose juste d’offrir une fenêtre sur le monde à travers le regard de femmes plurielles. Ne nions pas la différence, apprécions là et tirons-en le meilleur profit. Et bienvenue à toutes et à tous pour vos commentaires avisés, faites-nous partagés vos regards aiguisés…
Céline Cammarata, journaliste en économie, politique, droits des femmes et habitat écologique.
Qu’il est difficile de résumer une vie à écrire et à se poser des questions en quelques lignes… J’ai choisi le journalisme par conviction. Je l’ai exercé à mes débuts dans le domaine politique, avec une liberté d’esprit et de ton, dans un réel échange avec le lectorat. Nos articles étaient entendus, commentés, analysés. Je n’ai jamais su lequel d’entre eux m’a valu l’inimitié du maire de Marseille de l’époque… Chaque mot comptait si l’on écoutait notre petit comité de lecteurs et lectrices. J’ai connu alors les conférences de rédaction enflammées, les joutes verbales… Las, la danseuse dut être abandonnée. Et la jeune journaliste ramenée à des considérations bassement matérialistes.
Ce blog aujourd’hui me donne l’occasion de m’exprimer sur ma vision des femmes et de la société, d’ouvrir un lieu d’échange sur un sujet qui construit chaque individu, parce que c’est notre relation à l’autre qui nous façonne. J’aime comprendre les différents modes de lutte et les motivations de celles et ceux qui les mènent. Je porte une attention aiguë aux enjeux qui se nouent dans la relation femme/homme comme dans toute lutte pour faire entendre sa voix et dénoncer les injustices et la domination. Ici, je me permets de penser à voix haute pour partager librement tout ce qu’il m’est donner de découvrir et d’apprendre en exerçant une profession aussi enrichissante que la mienne. »
Cédric Royer, graphiste, photographe, vidéaste, webmaster, créateur de « Happy people communication », agence de communication pluridisciplinaire.
Le concepteur de Regard’Elles aborde la communication avec beaucoup de recul. Son travail consiste à proposer une gestion globale de la communication – print, web, vidéo et photo –, il développe pour ce faire une fibre artistique et journalistique acquise durant de longues années de collaboration en presse écrite.
S’il a choisi de s’émanciper et de créer sa propre structure c’est justement pour s’accomplir dans des choix éthiques correspondant à ses valeurs. Sa ligne de prêt à porter Kuss-Kiss vise à promouvoir la tendresse et l’amour dans une société bouillonnante dont la pleine accélération balaie trop souvent nos aspirations profondes.
Son investissement auprès de l’association femme-victoire-esthétique, qui promeut l’esthétique à l’hôpital pour les femmes victimes de cancer, s’inscrit dans la même démarche que la création de Regard’Elles : des actes en rapport avec ses convictions. Nourrir l’idée que tout n’est pas joué d’avance et que la réflexion et l’envie de progresser dépassent l’égoïsme individuel. « Je m’inscris dans une communication éthique qui tente de véhiculer des valeurs, parmi lesquelles, une relation homme/femme empreinte de respect et d’équité, une diversité assumée et de la place pour tous. Nos enfants y ont droit et il est de notre responsabilité de les leur enseigner. »
Aude Fried, ingénieur, journaliste spécialisée en agriculture, emploi et formation.
« Ingénieur en agriculture, j’ai débuté dans le monde des organisations professionnelles agricoles, milieu profondément masculin où les rares représentantes de la gent féminine que j’ai pu croiser étaient des femmes de poigne, de conviction, des chefs d’entreprise impliquées et souvent des mères de famille engagées.
Puis j’ai eu l’opportunité d’embrasser le très beau métier de journaliste toujours dans cette filière agricole qui m’est chère. Je me suis peu à peu spécialisée dans le domaine de l’emploi et de la formation en agriculture, en agroalimentaire et en environnement. Depuis bientôt six ans, j’ai la chance de croiser des femmes et des hommes passionnés, de croquer des parcours de vie parfois alambiqués mais toujours guidés par une même passion.
Si j’ai choisi aujourd’hui de prêter ma plume à « Regard’Elles », c’est avant tout pour porter un regard curieux sur le monde qui m’entoure. Un regard qui ne cesse d’évoluer, encore plus depuis que j’ai connu le grand bonheur de devenir mère puisque désormais, je dois regarder vers l’avenir pour deux ! Je partagerai avec vous mes coups de gueule (il en faut !) mais aussi mes coups de cœur (heureusement qu’ils existent !) »
Yves Jaffrennou
Je suis né à Trélazé, le pays de « l’ardoise et de la douceur angevines » dans le milieu de l’émigration bretonne. Après mes études à Angers puis à Rennes, j’ai enseigné en Bretagne au lycée de Quimperlé en tant que professeur de lettres. Détaché ensuite au ministère des Affaires Etrangères en Allemagne, j’enseigne au lycée franco-allemand de Sarrebruck et à l’université de la Sarre. C’est là que va se déclencher le processus qui m’a conduit, au bout de six années, dans les Cévennes où, en 1974, je rejoins le lycée du Vigan. J’y terminerai ma carrière vingt-trois ans plus tard.
Je suis un enfant des Trente Glorieuses, sans souci de chômage, sans crainte des lendemains, lesquels devaient chanter selon notre idéologie de l’époque. Les années grasses étaient à leur apogée, mais nous ne le savions pas. Le consumérisme paraissait simplement naturel dans une représentation mentale où la planète ne cesserait pas de fournir, où le progrès serait infini – nous ne connaissions que cela depuis l’après-guerre – , où enfin nous nous accommodions des équilibres politico-économiques de l’époque avec les deux grands Blocs de l’Est et de l’Ouest et tous ces pays encore récemment colonisés, maintenant libres et en voie de développement. Nous nous rassurions à bon compte.
Ce sont toutes ces certitudes qui se sont fissurées pour beaucoup d’entre nous dans les années soixante-dix. Notre civilisation, les présupposés sur lesquels elle reposait, menait à une impasse. La candidature de René Dumont aux élections présidentielles de 1973 me paraît symboliser le début d’une nouvelle ère, d’une nouvelle vision de la planète et de la place que l’homme y tient. Ma venue dans les Cévennes, la vie d’alors en communauté, la tentative – la tentation – de l’autarcie, au moins partielle, les luttes pour le Larzac, chez Lip, à Besançon, autant de projets et de réalisations qui ont marqué la suite de ma vie. Depuis quarante ans maintenant, le sillon ayant été tracé alors, nous avons cherché -avec des reculs, des compromis, des espoirs souvent déçus-, à labourer ces terrains et à y semer quelques graines, modestement, mais opiniâtrement. Mes livres, même si c’est parfois de manière très indirecte, participent de ce mouvement. Car c’est un mouvement, le contraire d’une conception figée du monde.
Notre logo est une création de Paprika-box,, entreprise de communication et coordination d’événements créée par Audrey Hell.