La période est difficile. Je ne l’apprends à personne, l’actualité, les visions d’angoisse d’un avenir effrayant, la guerre… J’en perds les mots. Je baisse les bras et donc je détourne les yeux et les oreilles par instinct de survie à certains moments. A priori, je ne pouvais rien attendre d’une interview d’Emmanuelle Seigner. Elle a choisi comme compagnon de vie, père des ses enfants, un homme qui a plaidé coupable, le 8 août 1977, pour rapports sexuels illégaux avec un mineur. La mineure en question avait 13 ans et a subit une sodomie à l’issue d’une séance photo. Cette enfant -c’est comme ça que j’appelle une fille de 13 ans- dit n’avoir pas su comment dire non et que l’homme n’a pas été violent. Déjà, dans un pareil cas, quelle définition fait-on de la violence ?
Je ne vais pas revenir sur les raisons qui ont fait que le prédateur en question s’en soit sorti à bon compte. Parce que la femme amoureuse de son génie du cinéma peut bien prendre tous les détours qu’elle veut pour transformer le bourreau en victime, revenir sur la date, cela ne change rien aux faits ! Comment un homme de 44 ans peut-il envisager de sodomiser une fille de 13 ans ? La vraie question n’est-elle pas juste là?
Et opposer comme défense aux autres femmes qui l’accusent de viol qu’il est beau et que toutes les femmes se jettent sur lui, c’est juste hallucinant comme argument. Les hommes beaux ne violent pas, les hommes riches ne volent pas… On peut aller loin ainsi… C’est juste creux, juste une parade lorsque l’on n’a aucun argument valable…
Hier, à la radio, pour annoncer la mort de Lola, j’ai entendu la journaliste parlait d’une « adolescente » de 12 ans. Cela heurte mon oreille. Tant de choses me heurtent.
Que TF1 donne la parole à Emmanuelle Seigner -elle-même mère d’une fille !- pour défendre son mari sans qu’à aucun moment la journaliste en face ne pose les vrais questions, cela me heurte. Elle, en tant que mère, elle aurait trouvé normal qu’il arrive la même chose à sa fille ? Elle, en tant que femme, elle ne comprend pas que l’on puisse avoir du mal à trouver des circonstances atténuantes à un tel acte ? Elle, en tant que personne dotée de raison, elle ne se dit pas qu’une femme, deux femmes, trois femmes… cela commence à faire beaucoup ? Toutes des menteuses, toutes des hystériques, toutes des femmes qui pour se faire mousser n’ont pas trouvé mieux ?