Notre tribut est un devoir. Je viens de regarder le film « We want ex equality ». Quel plaisir de le voir sur une chaîne de tv non payante -ce n’est pas tous les jours la fête, il faut se réjouir d’un tel programme sur une chaîne commerciale-. Mes filles se sont glissées à mes côtés pour le regarder. Le combat de ces ouvrières ne date pas d’hier mais reste un des exemples des luttes qu’il faut mener en continu pour rétablir l’équilibre entre les puissants et les misérables. Rappeler aux premiers qu’ils ne peuvent agir en toute impunité face à la masse de celles et ceux qui défendent leur droit, juste leur droit. Chaque génération doit verser son tribut à l’évolution de la société et même un double tribut si la génération précédente n’a pas œuvré. Le combat de ces femmes donne du sens aux combats à mener aujourd’hui : pour l’égalité entre les femmes et les hommes mais pour l’égalité en général. La lutte ne connait donc pas de fin. Il suffit juste un jour de se relever pour se rendre compte que l’on se trouve mieux debout. Et les raisons de se relever ne risquent pas de manquer. Pour s’en convaincre les conditions dans lesquelles sont accueillies les hommes, femmes et enfants qui fuient la misère et la guerre, l’horreur et la mort sautent aux yeux de la moindre personne capable de regarder au delà des clôtures de son jardin, plus loin que le verrou de son appartement, que le parking de son 4/4. Au mieux, ces réfugiés sont entassés dans des camps et au gré des tergiversations politiques on les bloque à un endroit pour les repousser un peu plus loin avec le même dédain que pour du bétail. Nulle part est leur place. A Calais, lorsque l’on a « démantelé », pardon, il faut utiliser le terme correct « mis en sécurité » la zone Sud du camp de fortune, les affaires de ces personnes qui ne possèdent que le minimum vital ont été passées au bulldozer, broyées, gazées.Lorsque l’un des fils Sarkozy a déploré le vol de son scooter, on a déployé des moyens technologiques pour récupérer son « bien » quand un migrant doit sa survie à un sac de couchage, on le pulvérise sans hésitation. Rappelons nous toujours : Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
Hier, les ouvrières anglaises de Ford se sont battues pour l’égalité des salaires mais aujourd’hui en France on accuse toujours 20% de différence entre les salaires des femmes et des hommes. Hier, on a écrit la déclaration des droits de l’homme mais aujourd’hui on piétine l’humanité de milliers d’êtres humains que l’on laisse périr en mer. Le viol continue à être une arme de guerre et l’EI jette les homosexuels du haut des tours sans qu’à aucun instant les puissances mondiales ne s’interrogent une seconde sur leurs ventes d’armes. Voilà pourquoi la lutte est inscrite dans le temps et pourquoi chacune, chacun de nous doit son tribu. Notre tribut est un devoir, le devoir ne pas accepter l’inacceptable et de lutter chacun, chacune à son niveau dans sa vie. Hier les suffragettes anglaises montraient la voie, aujourd’hui à Calais, les volontaires anglais et anglaises encore plus se pressent pour apporter leur aide. les français ne sont ni moins humains, ni moins ingénieux. Leur tribut, notre tribut est un devoir.